samedi 14 novembre 2015

KILLING JOKE : au-delà de l'aspect musical et des rivalités claniques

KILLING JOKE, c'est bien plus que de la musique. Les morceaux de chacun de leurs disques abordent des thématiques mystiques, métaphysiques, ésotériques, sociales, politiques...

J'ai toujours trouvé navrant -et c'est un euphémisme- que certains fans de KJ relèguent cette dimension au second plan, lorsqu'ils ne font pas tout simplement l'impasse dessus, en n'en tenant aucun compte. Il s'agit pourtant là, à mon sens, d'un aspect absolument fondamental de leur démarche artistique, quasiment aussi important que leur musique elle-même. C'est lui qui confère son âme profonde à KJ, et qui en fait un groupe hors du commun.

Lorsque Jaz Coleman dit que KILLING JOKE est beaucoup plus qu'un simple groupe musical, c'est précisément cela qu'il insinue, et qu'il répète de temps à autres à qui veut bien l'entendre. J'ai toujours été, personnellement, l'un de ces fans qui ont reçu dès le départ le signal, cinq sur cinq. Même si je ne gobe pas aveuglément et de façon inconditionnelle tout ce que peut raconter l'ami Jaz, notamment dans le cadre de ses interviews, j'approuve généralement la plus grande partie de ses propos, je partage la majorité de ses centres d'intérêt, et je me retrouve à environ 90% dans les messages et l'état d'esprit véhiculés par le groupe.

En toute humilité, je ne suis pas persuadé que tout le monde, et notamment la plupart de ceux qui se prennent pour une sorte d' élite autoproclamée et quasi-aristocratique de "gatherers" (sic), puisse en dire autant...

Fervent admirateur du groupe depuis l'an 1987 de l'ère vulgaire, je ne suis et ne serai jamais disposé à m'en laisser conter par un petit cercle de privilégiés qui, parce qu'ils disposent de moyens financiers conséquents, ou  parce qu'ils bénéficient d'entrées facilitées auprès de ses membres ou de leur entourage, se prennent apparemment pour on ne sait trop qui... Alors qu'ils ne sont en fait rien de plus que des parvenus sans envergure intellectuelle ni bagage culturel significatif, et ne font somme toute que se comporter en vulgaires groupies.

J'ai, du reste, à la fois trop d'amour propre et d'estime vis-à-vis des artistes qui composent KILLING JOKE pour me laisser aller à ce type de comportement digne d'adolescents attardés. Je peux parfaitement me contenter d'apprécier leurs créations tout en gardant vis-à-vis d'eux une distance respectueuse, sans chercher à leur imposer de façon plus ou moins intempestive ma présence physique, ni à m'afficher ostensiblement à leurs côtés, histoire de me "la péter" et de me mettre en avant. Ayant depuis belle lurette dépassé le stade de l'idéalisation  et de l'idolâtrie béate, il me semble a priori que là réside le type d'attitude le plus approprié à adopter, tant dans mon propre intérêt que dans celui des musiciens concernés.

J'estime en effet que c'est ainsi, en demeurant à la fois humble et fier, discret, voire volontairement distant, que l'on se comporte en "fan" accompli. Le but étant de rester avant tout soi-même, sans s'abaisser au rôle de courtisan, ni imposer à quiconque la présence d'un inconnu, voire d'une sorte d'intrus, qui n'est pas nécessairement souhaitée.

Je ne m'étendrai pas davantage, ici, sur la consternante mesquinerie des inimitiés personnelles, plus ou moins marquées, plus ou moins ouvertes, qui voient la prétendue "communauté" des fans se fractionner en diverses chapelles rivales, quelquefois très hostiles les unes aux autres.
L'existence de ces dérisoires petits clans rivaux de "gatherers", qui prétendent pourtant, en théorie, rassembler les fans d'un seul et même groupe, n'est due qu'à la méprisable mentalité élitiste et aux égos démesurés qui caractérisent certains individus qui les composent.


Ne parlons même pas de certains comportements abjects, tels que  l'exclusion, la calomnie, la diffamation et la mise au ban des "parias", de ceux qui risquent de leur faire "de l'ombre" pour telle ou telle raison, de ceux qui ont le tort de ne pas penser "comme il faut" (comprendre par-là tous eux qui ont des opinions politiques différentes de celles de certains "gatherers" bien-pensants mais "influents"), ou encore le copinage consistant à permettre à certains d'accéder aux loges du groupe mais pas à d'autres, etc. Que de bassesses !  Somme toute, la médiocrité intrinsèque de tels individus mérite-t-elle donc que l'on se penche plus avant sur leur cas, que l'on s'y attarde ? Qu'il soit au moins permis d'en douter.

Quoi qu'il en soit, KILLING JOKE brille par lui-même, se suffit à lui-même, et n'a en réalité nul besoin de ce microcosme de groupusculets sectaires et nombrilistes pour produire l'excellence, cela sans interruption depuis fin 1978. N'en déplaise aux membres desdits groupusculets sectaires, qui préfèrent fantasmer et se prendre pour ce qu'ils ne sont en aucune façon, à savoir un soutien vital, lequel n'existe en fait que dans leur imagination mégalomaniaque.

Le génie et le caractère unique au monde de KILLING JOKE, portés par les personnalités hors du commun de ses membres -et notamment de son chanteur/leader- , c'est d'avoir toujours su combiner à la fois un grand talent musical, et un véritable contenu à la fois d'essence spirituelle, intellectuelle, métaphysique, mystique, et socialement voire politiquement impliqué. Si "élite" il y a parmi la masse a priori indifférenciée des fans du groupe, elle n'existe, elle ne peut exister, qu'à travers les rares personnes qui ont véritablement su percevoir, comprendre et assimiler ces deux dimensions complémentaires. Et ce, indépendamment de l'appartenance à tout type de chapelles et de petits clans.
Ce sont d'ailleurs en majorité des individus isolés qui la constituent, et non les masses grégaires qui ressentent le besoin irrépressible de s'identifier à de simili-fan clubs.

Oui, tout compte fait, KILLING JOKE est bien un groupe qui s'adresse à une élite, au sens noble du terme. Seulement, n'est pas membre de cette élite qui veut. Seuls ceux et celles qui en ont véritablement les capacités intellectuelles et émotionnelles s'en révèlent dignes. Ceux-ci et celles-là ne sont guère nombreux, pour ne pas dire rarissimes. Ils ne représentent qu'une fraction infime du public, de l'auditoire de KILLING JOKE. A peine 10 ou 20%, peut-être. Voire moins, qui sait ? Mais à groupe exceptionnel, fans "initiés" exceptionnels. La boucle est bouclée, comme cyclique.
En toute logique. 


Hans CANY