mercredi 23 décembre 2015

SHADOW REICHENSTEIN : Interview (2004) VERSION FRANCAISE


SHADOW REICHENSTEIN est un groupe venant de Dallas, au Texas, et qui joue un "Horror Rock'n'Roll" de grande qualité, quelque part entre Horror Punk Rock, Gothic Rock/Batcave, et Psychobilly. Jusqu'à présent, ils ont réalisé deux disques remarquables, un premier album CD ainsi qu'CD single démo, et projettent maintenant d'enregistrer leur second album.  

Interview avec Shadow, le frontman du groupe, réalisé par Hanns Wehrwolf (Hans Cany) le 17/01/2004, en exclusivité pour WARDANCE

Hell-o, Shadow ! Peux-tu s'il te plait présenter ton groupe aux lecteurs de WARDANCE ?
Notre bassiste a rejoint récemment un nouveau groupe nommé DAMAGEPLAN, qui est composé de deux célèbres Rock stars, et donc nous sommes actuellement en train d'auditionner de nouveaux bassistes. En-dehors de cela, il y a donc moi, Shadow Reichenstein à la guitare et au chant, Jimbo Nostrathomas, seconde guitare, et Boog Nasty à la batterie.
SHADOW REICHENSTEIN... Quel nom bizarre et original, pour un groupe !...
C'est simplement mon nom.

Assez souvent, l'artwork et l'imagerie du groupe comprennent l'image d'une Croix de Fer... Y a-t-il une raison particulière à cela ?

C'est surtout en rapport avec la connexions entre l'Allemagne et certains classiques de l'Epouvante, comme "Frankenstein" ou "Nosferatu".
En écoutant la musique sur votre album "It's Monster Rock", il semble être clair que votre style est une sorte de mix entre l'Horror Punk et le Psychobilly/Gothabilly, avec aussi quelques touches de Gothic Rock et de Dark/post-Punk... Es-tu d'accord avec cette courte description ? Et d'où as-tu puisé ton inspiration musicale ?
Je suis d'accord avec ta description. J'ai grandi en écoutant beaucoup de musiques qui ne reflètent pas nécessairement ce que je compose. Je crois que les films d'horreur en eux-mêmes ainsi que leurs bandes-son telles que "The Munsters" ont eu un impact plus important sur ce que j'écris.

Depuis votre premier album, vous avez aussi réalisé un CD-R single 3 titres intitulé "Bela was a Junkie". Peux-tu nous en dire plus à propos de celui-ci ?
C'était juste un petit truc pour permettre aux fans d'écouter de nouveaux enregistrements. Je suis en train de composer de nouveaux morceaux pour un nouvel album longue durée.


Dans le morceau-titre de ce CD-single, tu parles du fait que Bela Lugosi prenait des drogues dures, et que par conséquent il s'agissait réellement d'un junkie... Comment as-tu eu l'idée d'écrire ce texte au thème inhabituel ?...
Cette idée m'a été inspirée par le film "Ed Wood", dans lequel Martin Landau jouait le personnage de Bela Lugosi.
...Et en général, quel genre de thèmes tes paroles abordent-elles ?...
Tout ce que j'écris se rapporte à l'horreur et à l'épouvante d'une manière ou d'une autre. Cela va de la Mort aux vampires, aux zombies, aux assassins, aux serial killers, etc.
Est-ce que chaque membre du groupe partage cet intérêt marqué pour les ténèbres et l'Horreur ?... Quand et comment t'es-tu intéressé à cela ?
Je suis le seul compositeur et le seul directeur de la création au sein du groupe, et donc c'est surtout moi qui m'intéresse à ces sujets. J'ai commencé comme la plupart des gens, en regardant des films d'horreur quand j'étais gosse. Pour ce qui est des films, j'ai tendance à préférer les grands classiques , avec des stars comme Bela Lugosi, Karloff, et Chaney. J'aime aussi beaucoup de trucs des années 70 comme "Salem", "Phantasm", "L'Exorciste", "The Omen", "Massacre à la tronçonneuse", et "Shining". J'aime aussi des trucs plus légers comme "Mad Monster Party". Et pour finir, je suis un très grand fan du film français "La Cité des Enfants Perdus", et des films de David Lynch comme "Eraserhead" et "Blue Velvet". A ce propos, je projette de me marier avec la vedette de "La Cité des Enfants Perdus", Judith Vittet, lorsqu'elle en aura l'âge !

Et ces goûts particuliers sont-ils en rapport avec un réel intérêt pour les phénomènes étranges et paranormaux ?... As-tu des croyances "mystiques" ?... Et as-tu personnellement connu des expériences étranges, dans ta vie ?...
Cette question pourrait vraiment me fournir une occasion parfaite pour raconter des conneries à tes lecteurs afin de me rendre plus intéressant, mais au lieu de cela, je préfère dire la vérité. Je suis vraiment un ardent réaliste, et je n'ai pas de quelconques croyances mystiques ou religieuses.
Il semble qu'il y ait beaucoup de groupes musicaux branchés "Horreur" au Texas, qu'il s'agisse de groupes Horror Punk, Psychobilly, ou autres... Comment expliques-tu cela ? En Europe, le Texas est surtout connu pour le feuilleton "Dallas", pour ses businessmen millionaires, et pour son industrie du pétrole. En vivant dans un tel environnement, n'as-tu pas quelquefois le sentiment que vous êtes des sortes d'étranges créatures, ou de "martiens" ?...
Il y a pas mal de groupes branchés Horreur rien que dans le secteur de Dallas, et je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, c'est quelque chose que moi-même, je ne comprends pas. Personnellement, je crois que le ridicule feuilleton TV "Dallas" est la cause de ce que les gens s'imaginent à propos de Dallas et du Texas en général. Ce n'est qu'une grande ville américaine parmi d'autres, et elle abrite plein d'autres marginaux et créatures étranges à part nous.
Faîtes-vous souvent de la scène ? Comment est l'ambiance de vos concerts, en général ? Et jusqu'à présent, avec quels autres groupes avez-vous joué ?
Nos concerts sont énergiques et explosifs, nous voulons frapper le public en pleine face à coup de bottes ferrées et le faire saigner ! Nous avons joué avec trop de groupe pour les mentionner tous ici, mais nous avons récemment fait un concert à Dallas avec le légendaire groupe psychobilly THE METEORS. J'ai donné un CD à Paul Fenech, il est allé l'écouter dans la voiture de quelqu'un, puis il est revenu dans la salle et m'a dit qu'il l'avait vraiment apprécié. Il m'a aussi donné l'impression qu'il se pourrait qu'ils nous prennent comme groupe de première partie un de ces jours.
As-tu l'intention d'enregistrer bientôt votre second album ?
Oui, je suis en train de composer de nouveaux titres pour Antidote Records.
Merci beaucoup pour cette interview ! Pour terminer, as-tu quelque chose à ajouter ?...
Un grand merci à toi, Hans, ainsi qu'à WARDANCE pour cette interview, et j'invite aussi tous les gens de France à rejoindre la "SHADOW REICHENSTEIN MONSTER PARTY" sur www.shadowreichenstein.com !



DISCOGRAPHIE
. "It's Monster Rock" CD album 2001
. "Bela was a Junkie" Demo CD single, 2003
. "Werewolf Order" LP/CD album, 2005


Extraits sonores :







mardi 22 décembre 2015

SHADOW REICHENSTEIN : "Werewolf Order" (Chronique/Review)

SHADOW
REICHENSTEIN

"Werewolf Order "

CD

FiendForce Rds 2005
******
N'ayons pas peur des mots, "Werewolf Order" de SHADOW REICHENSTEIN n'est rien de moins qu'une des plus grandes révélations Horror Punk de tous les temps !!!
Leur premier album "It' s Monster Rock", sorti en 2001, était déjà une vraie pièce maîtresse dans ce registre. Mais cette fois, avec "Werewolf Order", nous voici face à un véritable chef-d' oeuvre. Non seulement la production en elle-même est excellente (merci FiendForce rds !), mais de plus, tous les éléments dont nous pouvions rêver sont là : un son puissant, ENORME, des riffs de guitare assassins, une énergie supersonique, des vocaux rageurs mais mélodiques, des atmospheres profondes et lugubres, des passages fantômatiques de synthé ici et là, des chansons très accrocheuses, et bien sûr une thématique "Horror" récurrente abordée par les textes. La chanson-titre elle-même, "Werewolf order", est un véritable hymne lycanthropique, illustré par des rythmes lourds et menaçant ainsi que par des explosions de guitare prédatrice qui déchirent le cerveau. "Dracula" est une nouvelle version apocalyptique de "Dracula built my hot rod", morceau qui était présent sur le premier album. "It's Halloween", avec ses sonorités Batcave/Death Rock portée par des vagues surnaturelles de clavier, ensorcelle littéralement l'auditeur. "Wakin' the Dead" est une décharge furieuse et dévastatrice d'énergie macabre. Et tout le reste est à l'avenant, chacun des morceaux constituant un hit en puissance. Ce disque est tellement bon qu'il serait vraiment trop dur de n'en sélectionner que quelques morceaux comme "échantillons" . Effectuer un tel choix parmi tant de joyaux sonores serait tout simplement une tâche impossible, en ce qui me concerne. Je n'arrête pas d'écouter et de réécouter sans cesse cet album, sans jamais m'en lasser. De surcroit, l'imagerie du groupe, associant des éléments Horror/Gothic/punks et des masques à gaz avec une symbolique germanique (Croix de fer à go go, casques allemands, etc), est absolument excellente !!! Que pourrait-on espérer de plus ?
SHADOW REICHENSTEIN est carrément l'un des plus fabuleux groupes Horror Punk qui aient jamais existé, c'est très simple. Rejoignez dès à présent l' Ordre du Loup-Garou !!!
Hanns Wehrwolf

 

ENGLISH VERSION :
Let's not be frightened by words, "Werewolf Order" by SHADOW REICHENSTEIN is nothing less but one of the greatest Horror Punk revelations of all times !!!
Their debut album "It's Monster Rock", that came out in 2001, was already a true masterpiece. But this time, with "Werewolf Order", here we are in front of a true chef-d'oeuvre. Not only the production in itself is excellent (thanks to FiendForce rds for that !), but also all the elements we could dream of are there : a HUGE, powerful sound, killer guitar riffs, supersonic energy, raging but melodic vocals, deep & eerie atmospheres, some ghostly synths parts here and there, very catchy songs, and of course recurrent Horror themes brought up by the lyrics. The title song itself, "Werewolf Order", is a true lycanthropic anthem, with dreadful and heavy rythms and predatory guitar explosions that tear your brain apart.
"Dracula" is an apocalyptic new version of "Dracula built my hot rod", which was featured on the debut album. "It's Halloween", with its Batcave/Death Rock tones hold by supernatural keyboard waves, bewitchs the listener. "Wakin' the Dead" is a furious and devastating discharge of macabre energy. And all the rest is in keeping, each of the tracks being an absolute hit. This record is so good that it would be really too hard to select only a few tracks as samples. Making such a choice between so many sonic jewels would just be an impossible task, as far as I'm concerned. I just can't stop playing it again and again. Moreover, the band's imagery, mixing Horror/gothic/punk elements and gas masks with germanic symbols (Iron Crosses a-go-go, german helmets, and so on) is absolutely fantastic !!! What more could we expect ? SHADOW REICHENSTEIN are down right one of the greatest Horror Punk bands ever, as simple as that. So, join the Werewolf Order NOW !!!
Hanns Wehrwolf





TRACKLIST :

1. Borgo Pass (Intro)
2. Dracula
3. Werewolf Order
4. It's Halloween
5. Wakin' the Dead
6. Tombtone...Call from the Grave
7. Be my Victim
8. It's too late
9. Bela was a Junkie
10. In Search of Loose Dirt
11. Concrete Shoes



Site officiel du groupe : SHADOW REICHENSTEIN

Label : FiendForce







VIDEOS : 










samedi 14 novembre 2015

KILLING JOKE : au-delà de l'aspect musical et des rivalités claniques

KILLING JOKE, c'est bien plus que de la musique. Les morceaux de chacun de leurs disques abordent des thématiques mystiques, métaphysiques, ésotériques, sociales, politiques...

J'ai toujours trouvé navrant -et c'est un euphémisme- que certains fans de KJ relèguent cette dimension au second plan, lorsqu'ils ne font pas tout simplement l'impasse dessus, en n'en tenant aucun compte. Il s'agit pourtant là, à mon sens, d'un aspect absolument fondamental de leur démarche artistique, quasiment aussi important que leur musique elle-même. C'est lui qui confère son âme profonde à KJ, et qui en fait un groupe hors du commun.

Lorsque Jaz Coleman dit que KILLING JOKE est beaucoup plus qu'un simple groupe musical, c'est précisément cela qu'il insinue, et qu'il répète de temps à autres à qui veut bien l'entendre. J'ai toujours été, personnellement, l'un de ces fans qui ont reçu dès le départ le signal, cinq sur cinq. Même si je ne gobe pas aveuglément et de façon inconditionnelle tout ce que peut raconter l'ami Jaz, notamment dans le cadre de ses interviews, j'approuve généralement la plus grande partie de ses propos, je partage la majorité de ses centres d'intérêt, et je me retrouve à environ 90% dans les messages et l'état d'esprit véhiculés par le groupe.

En toute humilité, je ne suis pas persuadé que tout le monde, et notamment la plupart de ceux qui se prennent pour une sorte d' élite autoproclamée et quasi-aristocratique de "gatherers" (sic), puisse en dire autant...

Fervent admirateur du groupe depuis l'an 1987 de l'ère vulgaire, je ne suis et ne serai jamais disposé à m'en laisser conter par un petit cercle de privilégiés qui, parce qu'ils disposent de moyens financiers conséquents, ou  parce qu'ils bénéficient d'entrées facilitées auprès de ses membres ou de leur entourage, se prennent apparemment pour on ne sait trop qui... Alors qu'ils ne sont en fait rien de plus que des parvenus sans envergure intellectuelle ni bagage culturel significatif, et ne font somme toute que se comporter en vulgaires groupies.

J'ai, du reste, à la fois trop d'amour propre et d'estime vis-à-vis des artistes qui composent KILLING JOKE pour me laisser aller à ce type de comportement digne d'adolescents attardés. Je peux parfaitement me contenter d'apprécier leurs créations tout en gardant vis-à-vis d'eux une distance respectueuse, sans chercher à leur imposer de façon plus ou moins intempestive ma présence physique, ni à m'afficher ostensiblement à leurs côtés, histoire de me "la péter" et de me mettre en avant. Ayant depuis belle lurette dépassé le stade de l'idéalisation  et de l'idolâtrie béate, il me semble a priori que là réside le type d'attitude le plus approprié à adopter, tant dans mon propre intérêt que dans celui des musiciens concernés.

J'estime en effet que c'est ainsi, en demeurant à la fois humble et fier, discret, voire volontairement distant, que l'on se comporte en "fan" accompli. Le but étant de rester avant tout soi-même, sans s'abaisser au rôle de courtisan, ni imposer à quiconque la présence d'un inconnu, voire d'une sorte d'intrus, qui n'est pas nécessairement souhaitée.

Je ne m'étendrai pas davantage, ici, sur la consternante mesquinerie des inimitiés personnelles, plus ou moins marquées, plus ou moins ouvertes, qui voient la prétendue "communauté" des fans se fractionner en diverses chapelles rivales, quelquefois très hostiles les unes aux autres.
L'existence de ces dérisoires petits clans rivaux de "gatherers", qui prétendent pourtant, en théorie, rassembler les fans d'un seul et même groupe, n'est due qu'à la méprisable mentalité élitiste et aux égos démesurés qui caractérisent certains individus qui les composent.


Ne parlons même pas de certains comportements abjects, tels que  l'exclusion, la calomnie, la diffamation et la mise au ban des "parias", de ceux qui risquent de leur faire "de l'ombre" pour telle ou telle raison, de ceux qui ont le tort de ne pas penser "comme il faut" (comprendre par-là tous eux qui ont des opinions politiques différentes de celles de certains "gatherers" bien-pensants mais "influents"), ou encore le copinage consistant à permettre à certains d'accéder aux loges du groupe mais pas à d'autres, etc. Que de bassesses !  Somme toute, la médiocrité intrinsèque de tels individus mérite-t-elle donc que l'on se penche plus avant sur leur cas, que l'on s'y attarde ? Qu'il soit au moins permis d'en douter.

Quoi qu'il en soit, KILLING JOKE brille par lui-même, se suffit à lui-même, et n'a en réalité nul besoin de ce microcosme de groupusculets sectaires et nombrilistes pour produire l'excellence, cela sans interruption depuis fin 1978. N'en déplaise aux membres desdits groupusculets sectaires, qui préfèrent fantasmer et se prendre pour ce qu'ils ne sont en aucune façon, à savoir un soutien vital, lequel n'existe en fait que dans leur imagination mégalomaniaque.

Le génie et le caractère unique au monde de KILLING JOKE, portés par les personnalités hors du commun de ses membres -et notamment de son chanteur/leader- , c'est d'avoir toujours su combiner à la fois un grand talent musical, et un véritable contenu à la fois d'essence spirituelle, intellectuelle, métaphysique, mystique, et socialement voire politiquement impliqué. Si "élite" il y a parmi la masse a priori indifférenciée des fans du groupe, elle n'existe, elle ne peut exister, qu'à travers les rares personnes qui ont véritablement su percevoir, comprendre et assimiler ces deux dimensions complémentaires. Et ce, indépendamment de l'appartenance à tout type de chapelles et de petits clans.
Ce sont d'ailleurs en majorité des individus isolés qui la constituent, et non les masses grégaires qui ressentent le besoin irrépressible de s'identifier à de simili-fan clubs.

Oui, tout compte fait, KILLING JOKE est bien un groupe qui s'adresse à une élite, au sens noble du terme. Seulement, n'est pas membre de cette élite qui veut. Seuls ceux et celles qui en ont véritablement les capacités intellectuelles et émotionnelles s'en révèlent dignes. Ceux-ci et celles-là ne sont guère nombreux, pour ne pas dire rarissimes. Ils ne représentent qu'une fraction infime du public, de l'auditoire de KILLING JOKE. A peine 10 ou 20%, peut-être. Voire moins, qui sait ? Mais à groupe exceptionnel, fans "initiés" exceptionnels. La boucle est bouclée, comme cyclique.
En toute logique. 


Hans CANY

vendredi 28 août 2015

KILLING JOKE sort un nouvel album

KILLING JOKE nous présente son nouvel album intitulé "Pylon", et dont la sortie est programmée pour le 23 octobre 2015 E.V.


Liste des titres :

1. Autonomous Zone
2. Dawn Of The Hive...
3. New Cold War
4. Euphoria
5. New Jerusalem
6. War On Freedom
7. Big Buzz
8. Delete
9. I Am The Virus
10. Into The Unknown

11. Apotheosis
12. Plague
13. Star Spangled
14. Panopticon
15. Snakedance (Youth 'Rattlesnake Dub' Remix)
 




mercredi 19 août 2015

Grands démocrates : MASS PROD censure LA SOURIS DEGLINGUEE



Le label/distro et organisateur de concerts MASS PROD, basé à Rennes (35), vient de déprogrammer unilatéralement LA SOURIS DEGLINGUEE, qui figurait initialement parmi les têtes d'affiche d'un festival qui doit avoir lieu début octobre 2015. L'officine s'est ainsi fendue d'un laconique statut publié sur sa page Facebook :



 
En cause, l'impardonnable "crime" commis par LSD, en acceptant dernièrement de se produire à Fréjus, ville tenue par le maire David Rachline (FN), et ce en partageant l'affiche avec d'autres groupes dont les convictions des membres ont le tort de déplaire aux citoyens de MASS PROD...

Pourquoi cela ne me surprend-il pas outre mesure, au final ? Il y a belle lurette que je ne me fais plus aucune illusions au sujet du microcosme hexagonal en général, et rennais en particulier, microcosme qui comme chacun sait est désormais pourri jusqu'à la moelle. Je parle en toute connaissance de cause, pour avoir été l'un des premiers à en avoir fait les frais. L'ostracisme, les calomnies, les raccourcis ineptes et les amalgames abusifs ayant commencé à me prendre pour cible dès 1990, j'ai eu tout loisir d'observer la gangrène gaucharde/"antifa" étendre progressivement son emprise sur l'ensemble du milieu rock, jusqu'à atteindre le stade d'infection généralisée que nous connaissons aujourd'hui. Le regard extérieur est souvent porteur de lucidé.

Les petits commissaires politiques et leurs nervis au QI d'huîtres n'étaient pourtant pas si nombreux, à l'origine. Mais pour réaliser leur hold up culturel, ils auront pleinement bénéficié de la complicité passive voire active d'une masse non négligeable de collabos plus ou moins motivés, soucieux par dessus tout de s'adapter à la nouvelle donne, et de ne surtout pas se faire mal voir. Il s'agit d'éviter à tout prix de se retrouver à leur tour, par le procédé classique de culpabilité par association qu'affectionne tant le nouveau Guépéou, dans la charrette des condamnés, des maudits, des infréquentables. Pour cela, tous les moyens sont bons. Peu importe le degré de lâcheté, de couardise, de malhonnêteté intellectuelle qu'implique le processus.

L'essentiel est de se désolidariser ostensiblement de tout paria désigné à la vindicte populaire par la police de la pensée dominante, que cela se rapporte à des éléments réels ou imaginaires. Parmi ces collabos qui sévissent avec plus ou moins de conviction pour les besoins de la cause, on retrouve à tous les échelons une grande partie des différents acteurs de la scène : certains musiciens bien sûr, mais aussi des tenanciers de clubs et de bars, des responsables de salles de spectacles, des animateurs de labels, de VPC, de sites, blogs et fanzines ainsi, bien sûr, que des organisateurs de concerts. Tous les membres de cette hétéroclite mafia ont en commun la peur, bien réelle, de se voir mis au ban à leur tour si d'aventure ils affichaient le moindre signe de "complaisance" coupable vis à vis des pestiférés de service. Quitte à tourner le dos du jour au lendemain à n'importe qui, même à des connaissances de longue date ou à des artistes éminemment reconnus.

 Les évènements en cours démontrent clairement que  l'organisation de concerts bretonne dont il est ici question ne fait hélas pas exception à la règle, et c'est donc à présent à une formation aussi mythique que les grands anciens de LSD d'en faire les frais. Il faut dire aussi que, compte tenu du contexte actuel, et vu le Premier sinistre qui règne en ce moment sur l'Hexagonie, l'exemple vient de haut...

Ceci est d'autant plus cocasse -et symptomatique- de la part de MASS PROD, dont le passé du grand sachem, Vincent aka "BB Skin",  n'est qu'un secret de polichinelle. Ce cher BB Skin qui, pour rappel, fut jadis skinhead d'extrême-droite, membre des BLEACH BOYS, et qui avait pour pote le responsable caennais du PNFE. Avant bien entendu de tout renier, et de s'employer méthodiquement à se refaire une virginité à bon compte, en prenant le contrôle d'une structure dont le crédo est apparemment d'aboyer avec la meute. Et d'exclure aujourd'hui sans état d'âme tous les "déviants", tous les indésirables qui ont le mauvais goût de ne pas se plier aux canons de la bien-pensance et du catéchisme politico-idéologique gauchiste. Les transfuges d'un extrême à l'autre se montrent souvent encore plus royalistes que le roi, comme le dit l'adage...

 Minable, vous avez dit minable ? Comme c'est minable.

Faites comme je le fais moi-même depuis longtemps : boycottez donc tous les cancrelats "antifas" et leurs collabos, qui pourrissent littéralement la scène depuis 25 ans. Cessez d'engraisser de votre pognon des assos, labels et autres lieux dits "alternatifs" qui, par opportunisme ou par conviction/bêtise profonde, n'ont de cesse de se faire les agents zélés du terrorisme intellectuel. Il faut aussi tourner le dos à tous les groupes qui participent de près ou de loin à cet étouffant despotisme.


Cette infection n'a réussi à s'étendre et se généraliser que grâce à la passivité voire à l'indifférence des uns, et à la lâcheté des autres. Plus se feront entendre de voix dissidentes, plus elle s'affaiblira.  La chape de plomb du moment n'est pas éternelle, et elle s'effondrera tôt ou tard, n'en doutons pas. Efforçons-nous de hâter ce salutaire effondrement, en refusant en toutes occasions de nous y soumettre, et en osant agir en esprits véritablement libres.


Hans CANY


ANNEXE : Bien que n'ayant jamais, à titre personnel, été fan de LSD, je reproduis ci-dessous, à titre informatif, le communiqué du groupe qui aura mis le feu aux poudres. Ceci vous permettra d'apprécier à sa juste mesure l'ampleur de la crétinerie qui enveloppe cette consternante affaire d'exclusion.



A propos de LSD à Fréjus (annexe au bulletin Lima Sierra Delta n° 84)
 
Les artistes musiciens qui au gré des formations constituent le groupe La Souris Déglinguée depuis 35 ans, interprètent un répertoire constitué d’une ribambelle de chansons originales, lesquelles nourrissent celles et ceux qui les entendent.
 
Ces artistes musiciens qui ont été aussi collégiens, lycéens, étudiants, puis manutentionnaires, représentants, employés de bureau, conscrits, soldats du feu, comptables,  postiers, biffins, peintres de cinéma, figurants, vigiles, architectes, chômeurs et enseignants, sont maintenant tous proches de l’âge de la retraite. C’est la réalité, pas la légende collant au nom du groupe qui voudrait qu’un de ses membres ait aussi vendu de l’héro au Golf-Drouot.
 
Ces artistes musiciens qui sont célibataires, en couple, divorcés ou pères de famille, ne vivent pas ni font vivre leurs maisonnées des royautés des contrats discographiques, des droits d’auteur et des cachets reçus à l’issue des concerts ou des séances d’enregistrement.
En revanche, la musique est le sel de leur vie. 
 
Cette musique, leur musique c’est le rock and roll à tendance punk avec des variations de pulsations puisant dans le reggae et le rythm & blues.
 
             Les paroles des chansons de LSD ont toujours été libres, sociales, exotiques et diverses. Elles sont le reflet culturel du quotidien et du vécu d’une partie de la jeunesse  née dans la deuxième moitié du XXe siècle français.
Mais ces paroles franciliennes et eurasiennes, à un moment ou à un autre, parlent à tout le monde car elles ont des aspects universels qui rassemblent le temps d’une chanson ou d’un concert des gens de toutes les classes et de toutes les origines.
 
Ce répertoire de chansons avant d’exister sous la forme d’enregistrements, a été conçu comme un opéra destiné à être joué sur scène, lors de concerts organisés par des promoteurs du spectacle vivant, pour un public fidèle au rendez-vous. La preuve en a été faite à l’Olympia, le 9 mai 2015 où LSD a joué à guichets fermés pour la deuxième fois de son existence.
 
La plupart du temps, LSD a eu affaire à des promoteurs privés du milieu associatif ou de la libre entreprise : Rock à l’Usine Paris, Chris Aspect Saint-Blaise Paris, Frisch Fleisch Strasbourg, SDG Warhead Paris, Pbox Paris, Red Skins Limoges, Valérie Casting & Mickey Cascades, Skalp Bourges, Raya pour le Tibet Libre Paris, Le Tibet voit rouge Paris, Bulles et Zik Paris, Breizh Wankers Boquého, TAF Secret Place Montpellier, Chinook Libos, Humanoïdes Foix, Saldana Foirail Bagnères, Bikini Sansonetti Toulouse, Adèle Toulouse, Allez les filles Bègles, Rude boys unity Genève, Ghetto Domengès Tarbes, Abattoirs Lillers, Hôtels Victoria Vietnam & Cambodge, Midi Festival Pékin… La liste est trop longue pour nommer tout le monde, ils et elles se reconnaîtront.
 
En dépit de la diversité idéologique des personnalités dirigeant ces associations ou ces entreprises de base, elles ont eu une politique commune : celle de programmer LSD.
C’est cette politique courageuse qu’il faut saluer car il n’est pas question ici d’autre chose : de la lutte que LSD et ses soutiens mènent pour survivre dans un environnement hostile contrôlé par un État nucléariste avec à sa botte des artistes officiels, grassement payés lors de méga festivals où La Souris, qui pourtant n’a plus a donner les preuves de sa professionnalité,  n’a jamais été invité. Et ceci mérite d’être souligné.
 
 Si LSD a dit okay pour se produire dans les arènes gallo-romaines de Fréjus, ville pourtant honnie de la Riviera, c’est parce que la musique de LSD retentit là où on lui en donne la possibilité.
 
Par ailleurs, LSD, comme tous ses contemporains, est sans cesse traversé et modelé par des idéologies de toutes sortes et de toutes tendances, et son travail, en tant que collectif artistique bien sûr mais aussi individuellement, est justement de s’en extraire  autant que possible et faire l’expérience d’une liberté véritable de création et d’action.
Chacun peut mesurer la difficulté d’une telle tâche devant lequel LSD n’a jamais rechigné.
 
En ce qui concerne l’ambiguïté que l’on prête à La Souris Déglinguée, elle  cède à l’examen de ses paroles où se lit clairement le refus libertaire de l’asservissement des consciences, des simplifications et de l’uniformisation totalitaires.
 
Le fait qu’à Fréjus LSD ait partagé la scène avec une première partie sulfureuse et  interprète de morceaux identifiés comme ultras, peut être perçu comme  shocking, mais cela est salutaire en ce qu’il donne à LSD, à ceux qui soutiennent le groupe comme à ceux qui l’excluent, l’occasion de constater à nouveau que tout comme les industries de l’information, friandes de faits divers, ont immédiatement récupéré ce qui ne fut qu’une rixe de jeunes gars éméchés dans une arène, Big Brother a vite fait ses choux gras des opinions médiocres exprimées sur le web, tant elles ont la forme dénonciatrice de crimes imaginaires.
 
            Pour lever les dernières équivoques, ajoutons encore qu’au delà du contexte politique local, il existe des liens amicaux entre Minh Trân Long, l’organisateur du concert et Tai Luc Nguyên de LSD, tout comme il y a des échanges cordiaux avec « l’invité surprise » Xavier In Mémo croisé et salué de temps à autre dans les bars du Quartier latin ou au local de répétition commun à tous les groupes parisiens de la rive gauche. Ce choix de dialoguer, de parler, comme dans la chanson de LSD, avec Tous les Rones et les Noaches, les Rebeux et les autres, c’est ce que certains appellent  le « vivre ensemble », mais chez LSD, ce n’est pas seulement un concept, c’est surtout une pratique et cela depuis très longtemps.
 
Bon, du coup, LSD sera encore privé de Fête de l’Huma l’année prochaine.
Rideau sur  le feuilleton de l’été.
Salutations à toute la Raya.
 
Tango Alpha India Lima Uniform Charlie
Pa Nam, 10 août 2015








jeudi 6 août 2015

9.08.1945 : Nagasaki Nightmare (CRASS)

9/08/1945 - 9/08/2015

N'oubliez pas ce crime US contre l'Humanité.

Don't forget this US crime against Humanity.
 
 
They're always there high in the skies...
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Pretty as a picture in the generals' eyes
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
They've done it once, they'll do it again
They'll shower us all in their deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Fishing children fish in the Imperial Waters
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Sons and lovers, lovers and daughters
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Cherry Blossom hanging on the cherry blossom tree
Flash, blinding flash, then there's nothing to see
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Dying they're still dying, one by one
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Darkness in the land of the rising sun
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Lesson learnt the lesson? No, cos no one really cares
It's so easy to be silent just to cover up your fears
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

So they die in the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
And live with the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
Will you stand by and let it happen again?
Nightmare death in the deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Live with the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
And die in the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
Nightmare comes in deadly rain
Nightmare, nightmare, nightmare, rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Manmade power, manmade pain, Nagasaki nightmare
Deadly rain, deadly rain, Nagasaki nightmare
They'll do it again, shower us in rain
Deadly, deadly, deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki Nightmare





mercredi 5 août 2015

GRIPPER / VICIOUS RUMOUR : Piss'N'Boots - Split LP [CHRONIQUE]

Sick World Records
2012

Un peu d'exotisme avec une réalisation qui nous parvient des antipodes, et plus précisément du Pays du Long Nuage Blanc, Aotearoa de son nom maori. Autrement dit, de Nouvelle-Zélande.

Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de chroniquer des productions musicales venues de ces si lointaines contrées. Aussi, ce split LP, de par son caractère exceptionnel, appelle une attention toute particulière. 
Les deux groupes, GRIPPER comme VICIOUS RUMOUR, sont néo-zélandais, et sont donc d'illustres inconnus sous nos latitudes. Certains connaisseurs avertis, de ces passionnés qui s'intéressent aux raretés musicales les plus obscures et qui se penchent sur les scènes étrangères les moins probables voire les plus insolites, auront néanmoins peut-être  déjà repéré le nom de GRIPPER, qui est le nom qui monte actuellement au sein de la scène locale.

La face GRIPPER de ce split LP nous gratifient d'un Punk classique dans la plus pure tradition du début des années 80, et qui n'est pas sans évoquer le style à la fois primitif, linéaire et quasi-tachycardiaque des DESTRUCTORS à la même époque. Pas étonnant lorsqu'on apprend que le chanteur du groupe n'est autre que Neil Singleton, transfuge des DESTRUCTORS, aujourd'hui exilé chez les kiwis. C'est brut, c'est authentique, c'est rentre-dedans, et on ne s'ennuie pas à l'écoute de ces sept morceaux qui s'enchaînent d'autant mieux qu'ils s'appuient sur de bonnes compositions, nanties d'un son puissant.

VICIOUS RUMOUR était un groupe Streetpunk bien connu de la scène  néo-zélandaise, et ne doit pas être confondu avec le vieux groupe punk/oi! britannique VICIOUS RUMOURS (au pluriel), ni avec le groupe hardcore punk australien VICIOUS CIRCLE. 


Malheureusement, la fête qui a été donnée à l'occasion de la sortie de ce split LP aura aussi marqué la fin du groupe, qui s'est séparé aussitôt après. Les cinq morceaux de la face VICIOUS RUMOUR s'inscrivent dans un registre sonore à la fois proche et très différent de GRIPPER. Des mélodies accrocheuses, des refrains et des choeurs très OI!, le tout dans un style que l'on pourrait placer quelque part entre les DESTRUCTORS, ANGELIC UPSTARTS et les COCKNEY REJECTS, tels sont les ingrédients qui caractérisent la musique de ce groupe, qui n'a somme toute rien à envier aux grandes pointures de la OI! britannique de la première moitié des années 80.

"Piss'N'Boots" constitue donc dans l'ensemble un excellent split LP, doublé d'une brillante carte de visite pour la scène musicale injustement méconnue de ce pays. Sans aucun doute, ce disque est, avec GOBSMAKT, la meilleure réalisation musicale néo-zélandaise que j'aie entendue jusqu'à présent. Jetez-vous dessus, avant que l'objet ne soit épuisé et devienne par conséquent introuvable, donc hors de prix.

HANS