vendredi 28 août 2015

KILLING JOKE sort un nouvel album

KILLING JOKE nous présente son nouvel album intitulé "Pylon", et dont la sortie est programmée pour le 23 octobre 2015 E.V.


Liste des titres :

1. Autonomous Zone
2. Dawn Of The Hive...
3. New Cold War
4. Euphoria
5. New Jerusalem
6. War On Freedom
7. Big Buzz
8. Delete
9. I Am The Virus
10. Into The Unknown

11. Apotheosis
12. Plague
13. Star Spangled
14. Panopticon
15. Snakedance (Youth 'Rattlesnake Dub' Remix)
 




mercredi 19 août 2015

Grands démocrates : MASS PROD censure LA SOURIS DEGLINGUEE



Le label/distro et organisateur de concerts MASS PROD, basé à Rennes (35), vient de déprogrammer unilatéralement LA SOURIS DEGLINGUEE, qui figurait initialement parmi les têtes d'affiche d'un festival qui doit avoir lieu début octobre 2015. L'officine s'est ainsi fendue d'un laconique statut publié sur sa page Facebook :



 
En cause, l'impardonnable "crime" commis par LSD, en acceptant dernièrement de se produire à Fréjus, ville tenue par le maire David Rachline (FN), et ce en partageant l'affiche avec d'autres groupes dont les convictions des membres ont le tort de déplaire aux citoyens de MASS PROD...

Pourquoi cela ne me surprend-il pas outre mesure, au final ? Il y a belle lurette que je ne me fais plus aucune illusions au sujet du microcosme hexagonal en général, et rennais en particulier, microcosme qui comme chacun sait est désormais pourri jusqu'à la moelle. Je parle en toute connaissance de cause, pour avoir été l'un des premiers à en avoir fait les frais. L'ostracisme, les calomnies, les raccourcis ineptes et les amalgames abusifs ayant commencé à me prendre pour cible dès 1990, j'ai eu tout loisir d'observer la gangrène gaucharde/"antifa" étendre progressivement son emprise sur l'ensemble du milieu rock, jusqu'à atteindre le stade d'infection généralisée que nous connaissons aujourd'hui. Le regard extérieur est souvent porteur de lucidé.

Les petits commissaires politiques et leurs nervis au QI d'huîtres n'étaient pourtant pas si nombreux, à l'origine. Mais pour réaliser leur hold up culturel, ils auront pleinement bénéficié de la complicité passive voire active d'une masse non négligeable de collabos plus ou moins motivés, soucieux par dessus tout de s'adapter à la nouvelle donne, et de ne surtout pas se faire mal voir. Il s'agit d'éviter à tout prix de se retrouver à leur tour, par le procédé classique de culpabilité par association qu'affectionne tant le nouveau Guépéou, dans la charrette des condamnés, des maudits, des infréquentables. Pour cela, tous les moyens sont bons. Peu importe le degré de lâcheté, de couardise, de malhonnêteté intellectuelle qu'implique le processus.

L'essentiel est de se désolidariser ostensiblement de tout paria désigné à la vindicte populaire par la police de la pensée dominante, que cela se rapporte à des éléments réels ou imaginaires. Parmi ces collabos qui sévissent avec plus ou moins de conviction pour les besoins de la cause, on retrouve à tous les échelons une grande partie des différents acteurs de la scène : certains musiciens bien sûr, mais aussi des tenanciers de clubs et de bars, des responsables de salles de spectacles, des animateurs de labels, de VPC, de sites, blogs et fanzines ainsi, bien sûr, que des organisateurs de concerts. Tous les membres de cette hétéroclite mafia ont en commun la peur, bien réelle, de se voir mis au ban à leur tour si d'aventure ils affichaient le moindre signe de "complaisance" coupable vis à vis des pestiférés de service. Quitte à tourner le dos du jour au lendemain à n'importe qui, même à des connaissances de longue date ou à des artistes éminemment reconnus.

 Les évènements en cours démontrent clairement que  l'organisation de concerts bretonne dont il est ici question ne fait hélas pas exception à la règle, et c'est donc à présent à une formation aussi mythique que les grands anciens de LSD d'en faire les frais. Il faut dire aussi que, compte tenu du contexte actuel, et vu le Premier sinistre qui règne en ce moment sur l'Hexagonie, l'exemple vient de haut...

Ceci est d'autant plus cocasse -et symptomatique- de la part de MASS PROD, dont le passé du grand sachem, Vincent aka "BB Skin",  n'est qu'un secret de polichinelle. Ce cher BB Skin qui, pour rappel, fut jadis skinhead d'extrême-droite, membre des BLEACH BOYS, et qui avait pour pote le responsable caennais du PNFE. Avant bien entendu de tout renier, et de s'employer méthodiquement à se refaire une virginité à bon compte, en prenant le contrôle d'une structure dont le crédo est apparemment d'aboyer avec la meute. Et d'exclure aujourd'hui sans état d'âme tous les "déviants", tous les indésirables qui ont le mauvais goût de ne pas se plier aux canons de la bien-pensance et du catéchisme politico-idéologique gauchiste. Les transfuges d'un extrême à l'autre se montrent souvent encore plus royalistes que le roi, comme le dit l'adage...

 Minable, vous avez dit minable ? Comme c'est minable.

Faites comme je le fais moi-même depuis longtemps : boycottez donc tous les cancrelats "antifas" et leurs collabos, qui pourrissent littéralement la scène depuis 25 ans. Cessez d'engraisser de votre pognon des assos, labels et autres lieux dits "alternatifs" qui, par opportunisme ou par conviction/bêtise profonde, n'ont de cesse de se faire les agents zélés du terrorisme intellectuel. Il faut aussi tourner le dos à tous les groupes qui participent de près ou de loin à cet étouffant despotisme.


Cette infection n'a réussi à s'étendre et se généraliser que grâce à la passivité voire à l'indifférence des uns, et à la lâcheté des autres. Plus se feront entendre de voix dissidentes, plus elle s'affaiblira.  La chape de plomb du moment n'est pas éternelle, et elle s'effondrera tôt ou tard, n'en doutons pas. Efforçons-nous de hâter ce salutaire effondrement, en refusant en toutes occasions de nous y soumettre, et en osant agir en esprits véritablement libres.


Hans CANY


ANNEXE : Bien que n'ayant jamais, à titre personnel, été fan de LSD, je reproduis ci-dessous, à titre informatif, le communiqué du groupe qui aura mis le feu aux poudres. Ceci vous permettra d'apprécier à sa juste mesure l'ampleur de la crétinerie qui enveloppe cette consternante affaire d'exclusion.



A propos de LSD à Fréjus (annexe au bulletin Lima Sierra Delta n° 84)
 
Les artistes musiciens qui au gré des formations constituent le groupe La Souris Déglinguée depuis 35 ans, interprètent un répertoire constitué d’une ribambelle de chansons originales, lesquelles nourrissent celles et ceux qui les entendent.
 
Ces artistes musiciens qui ont été aussi collégiens, lycéens, étudiants, puis manutentionnaires, représentants, employés de bureau, conscrits, soldats du feu, comptables,  postiers, biffins, peintres de cinéma, figurants, vigiles, architectes, chômeurs et enseignants, sont maintenant tous proches de l’âge de la retraite. C’est la réalité, pas la légende collant au nom du groupe qui voudrait qu’un de ses membres ait aussi vendu de l’héro au Golf-Drouot.
 
Ces artistes musiciens qui sont célibataires, en couple, divorcés ou pères de famille, ne vivent pas ni font vivre leurs maisonnées des royautés des contrats discographiques, des droits d’auteur et des cachets reçus à l’issue des concerts ou des séances d’enregistrement.
En revanche, la musique est le sel de leur vie. 
 
Cette musique, leur musique c’est le rock and roll à tendance punk avec des variations de pulsations puisant dans le reggae et le rythm & blues.
 
             Les paroles des chansons de LSD ont toujours été libres, sociales, exotiques et diverses. Elles sont le reflet culturel du quotidien et du vécu d’une partie de la jeunesse  née dans la deuxième moitié du XXe siècle français.
Mais ces paroles franciliennes et eurasiennes, à un moment ou à un autre, parlent à tout le monde car elles ont des aspects universels qui rassemblent le temps d’une chanson ou d’un concert des gens de toutes les classes et de toutes les origines.
 
Ce répertoire de chansons avant d’exister sous la forme d’enregistrements, a été conçu comme un opéra destiné à être joué sur scène, lors de concerts organisés par des promoteurs du spectacle vivant, pour un public fidèle au rendez-vous. La preuve en a été faite à l’Olympia, le 9 mai 2015 où LSD a joué à guichets fermés pour la deuxième fois de son existence.
 
La plupart du temps, LSD a eu affaire à des promoteurs privés du milieu associatif ou de la libre entreprise : Rock à l’Usine Paris, Chris Aspect Saint-Blaise Paris, Frisch Fleisch Strasbourg, SDG Warhead Paris, Pbox Paris, Red Skins Limoges, Valérie Casting & Mickey Cascades, Skalp Bourges, Raya pour le Tibet Libre Paris, Le Tibet voit rouge Paris, Bulles et Zik Paris, Breizh Wankers Boquého, TAF Secret Place Montpellier, Chinook Libos, Humanoïdes Foix, Saldana Foirail Bagnères, Bikini Sansonetti Toulouse, Adèle Toulouse, Allez les filles Bègles, Rude boys unity Genève, Ghetto Domengès Tarbes, Abattoirs Lillers, Hôtels Victoria Vietnam & Cambodge, Midi Festival Pékin… La liste est trop longue pour nommer tout le monde, ils et elles se reconnaîtront.
 
En dépit de la diversité idéologique des personnalités dirigeant ces associations ou ces entreprises de base, elles ont eu une politique commune : celle de programmer LSD.
C’est cette politique courageuse qu’il faut saluer car il n’est pas question ici d’autre chose : de la lutte que LSD et ses soutiens mènent pour survivre dans un environnement hostile contrôlé par un État nucléariste avec à sa botte des artistes officiels, grassement payés lors de méga festivals où La Souris, qui pourtant n’a plus a donner les preuves de sa professionnalité,  n’a jamais été invité. Et ceci mérite d’être souligné.
 
 Si LSD a dit okay pour se produire dans les arènes gallo-romaines de Fréjus, ville pourtant honnie de la Riviera, c’est parce que la musique de LSD retentit là où on lui en donne la possibilité.
 
Par ailleurs, LSD, comme tous ses contemporains, est sans cesse traversé et modelé par des idéologies de toutes sortes et de toutes tendances, et son travail, en tant que collectif artistique bien sûr mais aussi individuellement, est justement de s’en extraire  autant que possible et faire l’expérience d’une liberté véritable de création et d’action.
Chacun peut mesurer la difficulté d’une telle tâche devant lequel LSD n’a jamais rechigné.
 
En ce qui concerne l’ambiguïté que l’on prête à La Souris Déglinguée, elle  cède à l’examen de ses paroles où se lit clairement le refus libertaire de l’asservissement des consciences, des simplifications et de l’uniformisation totalitaires.
 
Le fait qu’à Fréjus LSD ait partagé la scène avec une première partie sulfureuse et  interprète de morceaux identifiés comme ultras, peut être perçu comme  shocking, mais cela est salutaire en ce qu’il donne à LSD, à ceux qui soutiennent le groupe comme à ceux qui l’excluent, l’occasion de constater à nouveau que tout comme les industries de l’information, friandes de faits divers, ont immédiatement récupéré ce qui ne fut qu’une rixe de jeunes gars éméchés dans une arène, Big Brother a vite fait ses choux gras des opinions médiocres exprimées sur le web, tant elles ont la forme dénonciatrice de crimes imaginaires.
 
            Pour lever les dernières équivoques, ajoutons encore qu’au delà du contexte politique local, il existe des liens amicaux entre Minh Trân Long, l’organisateur du concert et Tai Luc Nguyên de LSD, tout comme il y a des échanges cordiaux avec « l’invité surprise » Xavier In Mémo croisé et salué de temps à autre dans les bars du Quartier latin ou au local de répétition commun à tous les groupes parisiens de la rive gauche. Ce choix de dialoguer, de parler, comme dans la chanson de LSD, avec Tous les Rones et les Noaches, les Rebeux et les autres, c’est ce que certains appellent  le « vivre ensemble », mais chez LSD, ce n’est pas seulement un concept, c’est surtout une pratique et cela depuis très longtemps.
 
Bon, du coup, LSD sera encore privé de Fête de l’Huma l’année prochaine.
Rideau sur  le feuilleton de l’été.
Salutations à toute la Raya.
 
Tango Alpha India Lima Uniform Charlie
Pa Nam, 10 août 2015








jeudi 6 août 2015

9.08.1945 : Nagasaki Nightmare (CRASS)

9/08/1945 - 9/08/2015

N'oubliez pas ce crime US contre l'Humanité.

Don't forget this US crime against Humanity.
 
 
They're always there high in the skies...
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Pretty as a picture in the generals' eyes
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
They've done it once, they'll do it again
They'll shower us all in their deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Fishing children fish in the Imperial Waters
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Sons and lovers, lovers and daughters
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Cherry Blossom hanging on the cherry blossom tree
Flash, blinding flash, then there's nothing to see
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Dying they're still dying, one by one
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Darkness in the land of the rising sun
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Lesson learnt the lesson? No, cos no one really cares
It's so easy to be silent just to cover up your fears
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

So they die in the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
And live with the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
Will you stand by and let it happen again?
Nightmare death in the deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Live with the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
And die in the nightmare, nightmare, nightmare, Nagasaki nightmare
Nightmare comes in deadly rain
Nightmare, nightmare, nightmare, rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki nightmare

Manmade power, manmade pain, Nagasaki nightmare
Deadly rain, deadly rain, Nagasaki nightmare
They'll do it again, shower us in rain
Deadly, deadly, deadly rain
Nagasaki nightmare, Nagasaki Nightmare





mercredi 5 août 2015

GRIPPER / VICIOUS RUMOUR : Piss'N'Boots - Split LP [CHRONIQUE]

Sick World Records
2012

Un peu d'exotisme avec une réalisation qui nous parvient des antipodes, et plus précisément du Pays du Long Nuage Blanc, Aotearoa de son nom maori. Autrement dit, de Nouvelle-Zélande.

Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de chroniquer des productions musicales venues de ces si lointaines contrées. Aussi, ce split LP, de par son caractère exceptionnel, appelle une attention toute particulière. 
Les deux groupes, GRIPPER comme VICIOUS RUMOUR, sont néo-zélandais, et sont donc d'illustres inconnus sous nos latitudes. Certains connaisseurs avertis, de ces passionnés qui s'intéressent aux raretés musicales les plus obscures et qui se penchent sur les scènes étrangères les moins probables voire les plus insolites, auront néanmoins peut-être  déjà repéré le nom de GRIPPER, qui est le nom qui monte actuellement au sein de la scène locale.

La face GRIPPER de ce split LP nous gratifient d'un Punk classique dans la plus pure tradition du début des années 80, et qui n'est pas sans évoquer le style à la fois primitif, linéaire et quasi-tachycardiaque des DESTRUCTORS à la même époque. Pas étonnant lorsqu'on apprend que le chanteur du groupe n'est autre que Neil Singleton, transfuge des DESTRUCTORS, aujourd'hui exilé chez les kiwis. C'est brut, c'est authentique, c'est rentre-dedans, et on ne s'ennuie pas à l'écoute de ces sept morceaux qui s'enchaînent d'autant mieux qu'ils s'appuient sur de bonnes compositions, nanties d'un son puissant.

VICIOUS RUMOUR était un groupe Streetpunk bien connu de la scène  néo-zélandaise, et ne doit pas être confondu avec le vieux groupe punk/oi! britannique VICIOUS RUMOURS (au pluriel), ni avec le groupe hardcore punk australien VICIOUS CIRCLE. 


Malheureusement, la fête qui a été donnée à l'occasion de la sortie de ce split LP aura aussi marqué la fin du groupe, qui s'est séparé aussitôt après. Les cinq morceaux de la face VICIOUS RUMOUR s'inscrivent dans un registre sonore à la fois proche et très différent de GRIPPER. Des mélodies accrocheuses, des refrains et des choeurs très OI!, le tout dans un style que l'on pourrait placer quelque part entre les DESTRUCTORS, ANGELIC UPSTARTS et les COCKNEY REJECTS, tels sont les ingrédients qui caractérisent la musique de ce groupe, qui n'a somme toute rien à envier aux grandes pointures de la OI! britannique de la première moitié des années 80.

"Piss'N'Boots" constitue donc dans l'ensemble un excellent split LP, doublé d'une brillante carte de visite pour la scène musicale injustement méconnue de ce pays. Sans aucun doute, ce disque est, avec GOBSMAKT, la meilleure réalisation musicale néo-zélandaise que j'aie entendue jusqu'à présent. Jetez-vous dessus, avant que l'objet ne soit épuisé et devienne par conséquent introuvable, donc hors de prix.

HANS









mardi 4 août 2015

CHARGE 69 : Much More Than Music [CHRONIQUE]


Combat Rock
2015
La page avec Vérole au chant étant tournée pour CHARGE 69, cela faisait quatre ans que l'on patientait, dans l'attente de voir le groupe donner un digne successeur au remarquable "Résistance Electrique". Il faut avouer que la barre était si haute que le risque était grand de voir ce successeur se placer un cran en dessous. Finalement, la déception n'est absolument pas de mise, à tel point que "Much More Than Music" surpasse même son superbe prédécesseur.
Ce nouvel opus, fruit de plus de trois années d'un travail tout aussi consciencieux qu'acharné, d'efforts considérables et de sacrifices personnels pour les membres du groupe qui s'y sont investis corps et âme, n'est pas qu'un album de CHARGE 69 parmi les autres. Le groupe a choisi de réaliser une sorte de "Best of" de grands morceaux classiques de son répertoire, mais ce d'une façon particulièrement intéressante.
L'idée, géniale, rappelle quelque peu la démarche entreprise par DIE TOTEN HOSEN, dont l'album "Learning English" de 1991 consistait en une magistrale série de reprises de grands classiques du Punk Rock anglo-saxon de 1976 à 1982, jouées par eux-mêmes mais interprétées au chant par des membres des groupes concernés, principalement leurs chanteurs. CHARGE 69 innove ici en présentant des réenregistrements de ses propres classiques, versions d'autant plus inédites qu'elles sont chantées en anglais par la crème de la scène Punk Rock anglo-saxonne.

Ont répondu présents sur cette galette Beki Bondage (VICE SQUAD), Micky Fitz (THE BUSINESS), TV Smith (THE ADVERTS), Colin (GBH), Charlie Harper (UK SUBS), Arturo Bassick (999 / THE LURKERS), greg cowan (OUTCASTS), Matt Dangerfield (THE BOYS), Campino (DIE TOTEN HOSEN), et Roger Miret (AGNOSTIC FRONT). "Much More Than Music" Vol. 1 est donc le tout premier album de CHARGE 69 à être intégralement chanté dans la langue de Shakespeare, et ce par d'illustres anglophones.

L'album s'ouvre sur "Phoney Paradise", nouvelle version en anglais de "La voix de son mal-être", chantée avec énergie et conviction par TV Smith, des ADVERTS, dont on peut d'ailleurs se réjouir qu'il semble dernièrement renouer avec les sonorités électriques. Le son est encore plus puissant que sur l'originale de 2011, excellence sonore que l'on doit, outre la qualité intrinsèque des musiciens, au fameux producteur Jon Caffery. Cette puissance, ce gros son et cette exécution musicale aussi énergique que carrée se retrouvent ensuite sur la totalité des morceaux du disque. Colin, de GBH, nous offre "The 80's", une version du morceau "Les années 80" digne du répertoire de son propre groupe.  Greg Cowan des OUTCAST et le légendaire Charlie Harper, des UK SUBS, nous présentent des incursions dans le monde du Reggae Punk, avec de percutantes adaptations de "Johnny was a good boy" et de "Birth of a Century".  

Avec "Those Chains", Matt Dangerfield nous rappelle que les BOYS, pionniers issus du Glam de la première vague punk britannique, sont aujourd'hui de grands garçons et même bien plus encore : de grands anciens du Punk'n'Roll mélodique. La somptueuse Beki Bondage, déesse de VICE SQUAD, nous assène quant à elle une imparable reprise en anglais de "Rockstar Attitude", dans un registre vocal rappelant à la fois Joan Jett et les PLASMATICS. Ces vocaux de Beki sont typiques de la mouture actuelle de VICE SQUAD, mythique groupe punk britannique du début des années 80.
Micky Fitz, fameux chanteur et fondateur de THE BUSINESS, nous gratifie d' "Authority", une explosive version anglophone d' "Autorité", qui est appelée à occuper une place de choix dans sa discographie.


Dès que surgissent les premiers accords d' "Uniform", on se souvient de l'excellente intro de "Résistance Electrique". Mais ici, Campino, des TOTEN HOSEN, nous en offre une version complète, intégralement chantée et totalement inédite. Laurent, batteur de CHARGE 69, étant très fan d'AGNOSTIC FRONT, il était logique que Roger Miret, du légendaire groupe Hardcore en question, reprenne "Communication zéro", superbement revisité sous le titre "Time to communicate".
Le disque se conclut avec "Better Times", reprise du morceau de CHARGE "Temps Meilleurs" avec Arturo Bassick au micro, et qui ainsi chanté rappelle irrésistiblement, bien sûr, THE LURKERS.


Rappelons-le, c'est du gros son, carré et incisif. "Much More Than Music" est, aux dires de Laurent, batteur de CHARGE 69, le meilleur album qu'ait réalisé le groupe à ce jour, détrônant même le pourtant brillant "Résistance Electrique". Ce n'est pas moi qui le contredirai. Cet album a de quoi, outre ravir les fans de toujours, réconcilier aussi avec CHARGE 69 tous ceux et toutes celles qui ont du mal avec le chant en français. Cet album intégralement anglophone nous offre un regard totalement inédit sur les capacités musicales de ce qui est, indiscutablement, le plus grand groupe Punk Rock français qu'ait engendré l'Hexagone depuis un certain âge d'or. Le fait que "Much More Than Music" soit estampillé "Volume 1" ne doit rien au hasard. Cela sous-entend bien entendu qu'un volume 2 est actuellement en projet et en cours de préparation. Quels nouveaux joyaux constitueront donc cette suite ? On l'attend d'ores et déjà avec impatience.

On l'aura compris, tout au long de cette chronique : bien plus qu'un simple aboutissement, "Much More Than Music" volume 1 représente une véritable consécration. Ceci fut le dernier disque de CHARGE 69 enregistré avec le talentueux guitariste Laurent "Mumia". Mais ne doutons pas un instant que le groupe a d'ores et déjà recruté un autre guitariste doué, en l'occurrence son guitariste originel, revenu pour l'occasion dans la formation. Enfin, le titre même du disque est là pour nous rappeler que le Punk Rock, comme le punk en général, ne se résument pas qu'à un style musical parmi tant d'autres. Dans sa forme d'origine, le Punk est aussi censé englober une certaine vision du monde, un état d'esprit, un univers culturel et une révolte qui émanent pleinement de l'album. Sous l'égide de l'ami Caps, CHARGE 69 signe ici un nouveau coup de maître.

En résumé, "Much More Than Music" tient pleinement ses promesses.
Un disque magistral sur lequel, fans confirmés de CHARGE 69 comme adeptes inconditionnels du vieux Punk anglo-saxon, peuvent -et doivent- tous se jeter les yeux fermés. Il existe en version LP vinyl de différentes couleurs, ainsi qu'en CD. Notons juste une petite erreur d'impression sur le pressage CD, dont la pochette se trompe quant à l'ordre des derniers morceaux. Faites-vous plaisir. Soutenir CHARGE 69 aujourd'hui, c'est soutenir un grand, un très grand groupe. Ce nouveau disque témoigne de la reconnaissance dont il fait l'objet, non seulement en France mais dans le monde entier.  On se prend à rêver que ce type de morceaux, chantés par des vedettes anglophones du Punk, devienne à terme une sorte de marque de fabrique pour le groupe. Car, foi de punk rocker depuis près de trente ans, je n'hésiterai  pas à dire qu'en la matière, ils excellent.

HANS





Site dédié tout spécialement au nouvel album
Vous pourrez y commander disques, t-shirts etc :



Site officiel de CHARGE 69 :



Site officiel de COMBAT ROCK :