Anarcho-Punk d'Argentan, France. Extrait du LP "C'est pour demain", 1988.
Déments complets, prétendus savants
Univers d'horreur, labos du crime
Expériences inutiles, danger permanent
Rétribués pour faire souffrir
Refrain :
Vivisection : abomination !
Vivisection pour le profit
Vivisection, abolition !
Vivisection : abolition !
Les animaux ont aussi une âme
Et leurs bourreaux sont de la merde
Abrégez leur martyre, brisez leurs cages
Organisez leur évasion, organisez leur évasion !
(refrain)
Frankenstein, sadiques refoulés
Animaux savamment torturés
Auto-stoppeur disparu, retrouvé disséqué
Rappelez-vous de Joseph Mengele...
(refrain)
Blouses blanches et mains sanglantes
C'est un scandale qui doit cesser
Expériences inutiles, danger permanent
Rétribués pour faire souffrir
Groupe phare de la scène punk britannique du début des années 80, BLITZ, après avoir splitté puis être resté dans les limbes pendant quelque temps, s'est reformé et a repris du service dès 1989. C'est pendant cette seconde vie du groupe que j'ai réalisé les deux interviews que vous pourrez lire ci-dessous, toutes deux réalisées avec Nidge Miller, guitariste et membre fondateur du groupe accidentellement décédé le 10 février 2007...
1er entretien, réalisé en novembre 1991 par Hans Cany. Réponses au nom de BLITZ par Nidge Miller (RIP)
Hans : Salut Nidge ! Quand BLITZ s'est-il formé, et pourquoi avoir décidé de fonder ce groupe, au départ ? Nidge Miller : J'ai formé BLITZ en 1980, juste pour le plaisir... Nous n'espérions pas le succès que nous avons vite connu. Nous avons fait notre premier concert avec DISCHARGE durant l'été 1980. Un an plus tard, nous étions en tête des charts indépendants, et vendions 50 000 disques !...
Vous êtes maintenant reformés depuis 1989. Pourquoi avoir décidé de relancer le groupe ?
J'ai toujours voulu relancer BLITZ. Mais je ne savais pas qu'il y avait encore autant de fans !
Pourquoi avoir décidé d'être affiliés à la scène OI! punk ?
Ce n'est pas nous qui l'avons décidé. Nous avons fait l'EP "All out Attack", et nous avons alors été classifiés "OI!". Puis à partir de là, nous n'avons jamais baissé les armes. On nous a par la suite étiquetés "Hardcore". Nous avons alors fait le morceau "Warriors", histoire de bien dire : "Regardez, nous sommes un groupe PUNK ! Alors, allez vous faire foutre, avec tous vos nouveaux noms !!!".
Pourquoi tes cheveux sont-il maintenant beaucoup plus longs qu'au début du groupe ?
Parce que j'aime bien tourner de rock clubs en rock clubs pour y ramasser des filles !!
Etes-vous, comme tant d'autres groupes OI!, particulièrement attachés à votre pays, l'Angleterre ? Et que réponds-tu à ceux qui prétendent que BLITZ, comme l'ensemble de la scène OI!, ne serait qu'un ramassis de nationalistes, de racistes voire de "nazis" ?...
Fuck England, fuck nationalists and nazis ! Anarchy !!!
Notre gouvernement veut nous faire payer la poll Tax, mais lorsque tout va mal, ce même gouvernement laisse des gens dormir dans les rues de nos villes de merde !!... Sinon, nous n'avons jamais été taxés de "racisme". Pas BLITZ. Nous avons eu un roadie/chauffeur black... Moi-même, je ne suis pas à 100% blanc... Alors, que tous les branleurs racistes aillent donc se faire foutre !
Pourquoi ne jouez-vous jamais en France ?
On adorerait jouer en France, mais il est difficile de trouver de bons organisateurs... On attend vos propositions !
Avez-vous déjà joué avec d'autres groupes plus ou moins assimilés à la même scène que vous, comme par exemple THE EXPLOITED, RED ALERT, COCKNEY REJECTS, ANGELIC UPSTARTS, INFA RIOT etc ?
Nous n'avons pas joué avec beaucoup de ces groupes, car nous sommes très vite devenus une "tête d'affiche". RED ALERT a fait une fois notre première partie à Londres, mais j'étais trop bourré pour pouvoir m'en souvenir maintenant !!!...
Seriez-vous prêts à jouer au profit d'une cause, et si oui, laquelle ?
Pendant un temps, on jouait lors des concerts et festivals "Rock Against Racism", mais ils ne prenaient même pas en charge nos frais d'essence... Nous jouions à perte !...
De quoi parle votre fameux morceau "Someone's gonna die", avec ses "OI! OI! OI!" dans le refrain ?
Ce qu'on y dit, c'est que les combats de gangs, style bastons des supporters de foot etc, sont stupides. Les hooligans n'y voient qu'une façon de se distraire, mais que peut-on en dire lorsque des gens meurent juste à cause de la façon dont l'équipe de Liverpool a joué, par exemple ?!?... Comment trouvent-ils cela lorsqu'ils se retrouvent en taule, dans une cellule ??? Certainement moins drôle ! La plupart d'entre nous ont dû un jour ou l'autre se battre, au sujet d'une copine ou pour autre chose. Mais se servir de lames de rasoir ou d'autres saloperies de ce genre n'est que connerie à l'état pur, en plus.
Seriez-vous prêts à jouer dans de grands festivals avec tous les autres vieux groupes punks qui reprennent du service en ce moment ?
Oui, s'ils n'ont pas peur de se faire vider de la scène ! Ah ah ah !!!
Quel est ton avis sur l'actuelle vague Rap/Hip Hop ?
"Vivre et laisser vivre" : que chacun soit ce qu'il veut être, tant qu'il ne fait pas chier les autres.
Merci pour tes réponses, Nidge. Fin classique pour une interview : as-tu quelque-chose à ajouter, pour conclure ?...
Oui, quelque chose que je ne comprends pas : je reçois des lettres de belles petites meufs du monde entier, mais pas de France... Pourquoi ??? What the fuck is your problem ??? Ne me dites pas qu'en France, vous n'avez aucune fille qui soit fan de BLITZ !?! Vous ne pouvez espérer que nous venions jouer par chez vous s'il n'y a pas de femmes ! Nous ne demandons pas beaucoup d'argent, mais juste votre soeur ou votre petite amie... Ah ah ah !!! FUCK AND NEVER SURRENDER !!!!!!!
(THE END)
2ème entretien, réalisé en avril 1998 par Hans Cany. Réponses au nom de BLITZ par Nidge Miller (RIP)
Hans : Salut Nidge. Peux-tu résumer brièvement l'histoire de BLITZ, pour celles et ceux qui ne connaissent pas le groupe ?
Nidge Miller : Le groupe est né en mai 1980. Nous avons commencé à faire ce groupe juste pour le plaisir, sans viser particulièrement le niveau de succès qu'il a atteint par la suite. Nous avons fait notre premier concert durant l'été 1980, en première partie de DISCHARGE, et devant un public minuscule d'une vingtaine de personnes environ. Nous avons signé sur No Future Rds un an plus tard. Nous leur avions envoyé une démo contenant les quatre morceaux qui sont devenus par la suite le 45trs/EP "All Out Attack".
Pourquoi aviez-vous choisi ce nom de BLITZ ? Est-ce une référence voulue à une période historique relativement récente ?... Non, il n'y a pas de réelle référence historique, et nous ne faisons aucune mention de cette guerre. C'est tout simplement un bon nom pour un groupe punk.
Quels sont les principaux messages exprimés par vos paroles ?
"Fuck you" (le morceau "4Q" - ndlr) est ce qui pourrait résumer l'ensemble. Nous n'étions sympathisants d'aucun parti politique. Nos chansons traitant de la violence étaient des avertissements, des mises en garde. Nous pensions que c'était évident, mais certaines personnes avaient tendance à nous juger sur les titres de nos chansons plutôt que sur leur contenu...
Il y a des gens qui pensent que BLITZ était un groupe "skinhead"... Que réponds-tu à cela ?
Nous étions un groupe PUNK comprenant deux skinheads. Si nous scandions "OI! OI! OI!", c'était pour attirer l'attention de Gary Bushell.
Quelle est ton opinion sur l'état actuel de la scène punk ? Et quels sont tes goûts musicaux personnels ?
Ne faisant plus de tournées pour le moment, je ne peux pas faire de commentaires sur la scène actuelle. Mes goûts musicaux commencent avec les RAMONES, THE DAMNED, et KILLING JOKE. Les derniers CDs que nous avons achetés sont BAD RELIGION, PIXIES et RANCID.
BLITZ semble aussi avoir été influencé parfois par les sonorités sombres, post-Punk, Cold Wave etc. L'album "Second Empire Justice" sonne de façon radicalement différente des autres réalisations de BLITZ, par exemple. Peux-tu nous expliquer ce qui s'est passé, lors de cette période ?
Je n'ai écrit aucun des morceaux de l'album "Second just shit" (!!!... - ndlr). J'ai quitté le groupe après la réalisation du single "New Age", car le chanteur s'était mis en tête l'idée de devenir une pop star grand public. Le succès lui est monté à la tête.
Un autre enregistrement "inhabituel" pour BLITZ, aux sonorités post-punks plus sombre qu'à l'accoutumée, a été l'album "The Killing Dream", de 1991. Le groupe venait juste de se reformer à ce moment-là, n'est-ce pas ?... Comment cela s'est-il passé ?
Le groupe ne s'était pas reformé. On m'avait offert une chance d'enregistrer un nouvel album, et je l'ai donc entièrement écrit et enregistré moi-même. Pour la voix, j'ai fait venir Garry Basnett, du groupe ATTACK.
Quand et pourquoi BLITZ s'est-il séparé, au juste ?
Il n'y a jamais eu la moindre chance de réunir le line up originel. J'ai parlé au chanteur, Carl, l'an dernier. Il m'a dit qu'il était prêt à faire un nouvel album, mais qu'il fallait lui payer une avance exorbitante, et qu'il ne voulait pas faire de tournées... Après l'album "The Killing Dream", j'ai fait quelques concerts avec d'autres personnes dans le line up, mais cela n'a pas plu aux fans. J'ai donc été obligé d'arrêter de travailler sous le nom "BLITZ". J'aimerais continuer à faire de la scène et à jouer tous nos vieux morceaux. Mais lorsque le nom "BLITZ" est employé, les gens espèrent voir le groupe dans sa formation originale...
Vas-tu donc former un nouveau groupe ? Si oui, quelle sera son orientation musicale ?
Oui ! Mon idée est de former un nouveau groupe et de jouer d'anciens morceaux de BLITZ, tout en les combinant à un répertoire de nouvelles chansons. Mon principal problème est de trouver des personnes qui soient prêtes à partir en tournée pendant longtemps. Mais donc, nouveau style musical : ...BLITZ !
Quels sont donc tes projets immédiats ?
Ecrire de nouveaux morceaux, rester en contact avec les fans, essayer de trouver des musiciens qui n'aient pas un ego démesuré...
Merci à toi. Un mot à ajouter, pour conclure ?
Merci à tous les fans qui continuent de m'écrire. Je suis désolé de mettre tant de temps à vous répondre, mais cela me donne vraiment beaucoup de boulot. Nous nous reverrons bientôt !
Initialement sortie sur LP vinyl par Link Records en 1987, cette petite merveille continue de faire régulièrement l'objet de rééditions CD à l'initiative de divers labels, sous des artworks différents, ce qui fait qu'on peut fort heureusement toujours se la procurer sans grandes difficultés. Ce live n'est pas qu'un album live parmi tant d'autres, puisqu'il constitue un véritable "best of" enchaînant hit sur hit de ces légendaires vétérans du Punk Rock et de la OI! britanniques. Des hymnes aussi imparables que "Riot Squad", "England belongs to me", "Watch your Back", "Argy Bargy", "The Sun says", ou encore "Running Riot" etc sont ici interprétés sous forme de versions rapides et gonflées à bloc, pour un imposante prestation scénique nantie d'une qualité sonore plus qu'excellente, irréprochable. Ce son puissant restitue en outre de façon optimale l'ambiance survoltée du concert, que vient renforcer l'enthousiasme très audible d'un public nombreux. Sans aucun doute l'un des plus grands chefs d'oeuvre du groupe, aussi bon sinon meilleur encore que ses premiers albums studios, et incontestablement l'une des plus remarquables pièces de la série des fameux "Live and Loud". Je n'hésiterai d'ailleurs pas à affirmer que ce "live and Loud" est à COCK SPARRER ce qu' "It's alive" est aux RAMONES, si vous voyez ce que je veux dire... Bref, si vous êtes fan de Punk Rock classique, de vieille OI! et d'hymnes streetpunks mélodiques, et si vous ne connaissez encore que peu ou pas l'oeuvre musicale de COCK SPARRER, n'hésitez pas, si vous en avez l'occasion, à commencer votre découverte du groupe par ce disque, car ceci constituera une très bonne entrée en matière. Quand à celles et ceux qui connaissent et écoutent déjà plus ou moins COCK SPARRER, mais sont passés jusqu'à présent à côté de cet indispensable joyau discographique, je leur recommande très vivement de combler cette énorme lacune au plus vite : je peux leur garantir que la déception ne sera pas au rendez-vous, et qu'ils et elles redécouvriront tous ces morceaux cultes sous un angle nouveau, en version boostées et survitaminées ! Incontournable !
Hans
PS (02/7/2011) :Il s'avère qu'en réalité, il s'agit d'un "faux live" enregistré en studio près de Birmingham, ce qui explique son exceptionnelle qualité sonore... Merci à Caps (Combat Rock/Charge 69) pour cette précision. J'ignorais totalement cela, et j'étais loin de m'en douter. Mea culpa.Ceci dit, cela n'enlève rien à l'excellence de ce disque, que je vous recommande tout particulièrement. Et de toute façon, il s'agit tout de même d'un vrai/faux live, car un vrai public a été convié.
TRACKLIST :
1. Riot Squad
2. Watch your Back
3. I got your Number
4. Take 'em all
5. We love you
6. Working
7. Argy Bargy
8. Where are they now
9. White Riot (The Clash)
10. Running Riot
11. The Sun says
12. Secret Army
13. England belongs to Me