Depuis la seconde moitié des années 80, il faut dire que la désillusion avait été plutôt rude pour les fans de DISCHARGE, dont l'incompréhensible dérive Heavy Metal/Hard Rock FM (!!!) s'était illustrée à son paroxysme sur le très médiocre "Grave New World" (1986), pour se confirmer plus tard sur "Massacre Divine" (1991), albums des plus controversés et des plus décevants s'il en est... Le niveau qualitatif du groupe s'était ensuite sensiblement relevé avec le puissant "Shootin' up the World" (1993), qui au-delà de ses sonorités Thrash Metal extrèmement marquées semblait quelque peu renouer avec la "tradition" dischargesque, et laissait entrevoir une petite lueur d'espoir en dépit du message profondément noir et désabusé qu'il délivrait à l'auditeur. Mais après cette nouvelle tentative avortée de retour sur le devant de la scène, plus rien. Pendant neuf longues années, silence radio total du côté de DISCHARGE, que l'on croyait définitivement mort et enterré. C'était pourtant sans compter sur le véritable petit miracle qui vient de se produire. D'une manière tout aussi soudaine qu'inespérée, cette véritable légende fondatrice du Punk Hardcore britannique effectue là une résurrection éclatante sous la forme d'un retour aux sources pour le moins radical. Sur ce nouvel album éponyme, le groupe, retrouvant sa formation originelle avec notamment l'illustre guitariste Bones (fondateur des légendaires BROKEN BONES), nous assène13 redoutables déflagrations métalliques de Thrashcore Punk ultra-furieux et sans aucun compromis, redoublant de puissance assombrie et de rage dévastatrice pour mieux nous faire partager sa haine anarcho-nihiliste d'un Monde devenu fou et d'un Système tout aussi abject qu'injuste et criminel. A l'écoute de ce déferlement précipité d'énergie pure, où les compositions d'une brièveté hallucinante s'enchaînent à un rythme effréné, ne nous laissant aucun répit, on mesure à son juste niveau l'influence capitale que DISCHARGE a pu exercer sur l'ensemble de la scène Crust et Punk Hardcore, influence qui se ressent aujourd'hui encore de manière particulièrement criante, entre autres, sur les deux derniers albums en date de THE EXPLOITED . Formé dès 1977, pionnier ultra-culte de la fusion réussie du Punk et du Metal, et qui dès l'aube des années 80 allait poser les bases fondatrices du Hardcore, DISCHARGE, un million de fois imité mais rarement égalé, nous démontre donc avec ce nouvel opus qu'il lui reste un stock de munitions assez conséquent, et qu'il demeure un groupe plus que jamais d'actualité, malgré le statut de "dinosaure has been" auquel certains voudraient le relèguer. Seuls bémols : le caractère quelque peu linéaire des compositions qui ont une certaine tendance à toutes se ressembler (mais n'est-ce pas là une des "marques de fabrique" du groupe ?), ainsi que l'extrême brièveté de l'ensemble. En effet, avec une durée totale n'excédant pas les 29 minutes, il y a de quoi rester un peu sur sa faim, d'autant plus que sur les treize titres de l'album, les deux derniers ne sont en fait que des remixes de deux morceaux dont les versions originales figurent déjà dans la tracklist : "Accessories by Molotov" et "Corpse of Decadence"... Mais ne soyons pas trop mauvaise langue, et saluons plutôt avec enthousiasme cette renaissance très réussie, en attendant avec impatience les sorties d'un nouvel album et d'un DVD du groupe, prévues pour courant 2004 ! Hanns Wehrwolf ENGLISH VERSION :
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lundi 6 juin 2011
DISCHARGE : s/t "Discharge" 2002 (Chronique/Review)
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